Le mercredi 18 janvier avait lieu le second atelier de concertation sur l’apaisement de la route de Bischwiller.
Un mois après un premier atelier à Schiltigheim, ayant connu un succès modéré en raison de son horaire en journée et de son organisation de dernière minute, une grosse centaine de citoyen·nes et élu·es se sont déplacés au Cheval Blanc à Bischheim pour entendre des propositions de l’Eurométropole et donner leur avis.
Un plébiscite pour des espaces séparés et sécurisés
Le cabinet d’étude Arcadis a dans un premier temps présenté le document de diagnostic de cet axe qui, à l’heure actuelle, on ne vous apprendra rien, fait la part belle au tout voiture. Puis trois ateliers ont été proposés pour échanger sur chacun des tronçons étudiés (sud de Schiltigheim, nord de Schiltigheim, sud de Bischheim).
En amont de ces ateliers puis lors de leur restitution, la majorité des discours politiques et citoyens convergeaient vers l’importance de réduire le trafic automobile et de donner aux modes actifs la place qu’ils méritent pour sécuriser piétons et cyclistes.
Actuellement, 56% des Bischheimois·es qui travaillent à Bischheim font leurs trajets quotidien en voiture pour une distance moyenne de seulement 1,4km. Le potentiel d’une ville plus cyclable est énorme. [Source INSEE 2017 ]
Les polémiques d’un maire qui s’accroche au dogme du tout voiture
Seules quelques voix se sont élevées contre cette révolution des mobilités. Une Bischheimoise pourtant cycliste a argué que le vélo était l’apanage des classes aisées. Un raisonnement qui ne tient pas, au vu de la diversité des cyclistes en ville et de l’immense potentiel du vélo dans les quartiers prioritaires, permettant une mobilité accessible à tou·tes.
Jean-Louis Hoerlé, maire de Bischheim, a lui nié en introduction la difficulté à se déplacer à vélo sur cet axe. Puis a polémiqué sur le report possible de circulation sur les axes attenants. Son refus de l’aménagement est donc basé sur la peur d’excès de trafic alors même qu’il érige la voiture comme mode déplacement unique. Il est pourtant évident que favoriser les déplacements doux est la seule solution pour désengorger nos routes. Alain Jund a d’ailleurs rappelé que davantage de personnes se déplacent en bus ou à vélo qu’en voiture sur la route de Bischwiller (la ligne L3 enregistrerait 17000 trajets quotidiens).
Enfin, le maire a conclu par des propos outranciers, affirmant que « ce qui est dangereux ce sont les vélos qui roulent vite, et parfois sur les trottoirs » (!) puis arguant qu’il était le maire de tous les bischheimois, notamment « ceux qui ne peuvent pas prendre le bus ni le vélo mais ont besoin de leur voiture« . Quitte à mettre de côté toutes les personnes se déplaçant autrement.
… des arguments pro-voiture qu’il est nécessaire de déconstruire
Premièrement, aucun des projets proposés par l’EMS n’empêche l’usage de la voiture.
Deuxièmement, lorsqu’on revendique haut et fort une politique du tout voiture, le maire se place avant tout en défenseur des autosolistes des communes voisines (de Hoenheim, Souffelweyersheim, voulant rejoindre la place de Haguenau par la route de Bischwiller, ou de la Robertsau voulant rallier la M35 via l’avenue de Périgueux).
Enfin, si l’on veux s’affirmer maire de tou·te·s les Bischheimois·es, il serait impératif de favoriser des aménagements qualitatifs pour un partage plus équitable de l’espace public (et pas seulement en couverture des cahiers de Bischheim). Et de se montrer à l’écoute d’une salle qui, à l’image de la ville, est en train de se transformer !
Une urgence à aménager cet axe avant les grands chantiers du tram
En conclusion, comme l’a annoncé Danielle Dambach lors de son discours de vœux aux Schilikoi·ses le 26 janvier, les travaux de la route de Bischwiller devront commencer avant ceux du tram à l’ouest de la ville. Il y a donc urgence ! Mais rien ne semble décidé. Espérons que nous en saurons davantage grâce à la villa des projets qui ouvrira ses portes dans quelques jours.
Faut-il un accident grave de plus pour que cette posture réactionnaire évolue enfin ? Il y a quelques jours, une fois de plus, une jeune cycliste a été renversée route de Brumath…