La consultation porte sur le projet de consultation pour recueillir l’avis du public sur le réaménagement de l’avenue Schutzenberger, l’aménagement du chemin du maillon et la réalisation d’une passerelle vers Schiltigheim jusqu’au 5 mai. (voir notre article annonçant la consultation). Il s’agit d’une consultation, et non d’une enquête publique. Il faut saluer le fait que le public ainsi que les associations puissent donner leurs avis avant la mise en œuvre.
État des lieux pour les vélos
Actuellement il n’y a pas de pistes cyclables avenue de Schutzenberger, simplement des bouts de bandes cyclables ou d’espace partagé avec les piétons qui se compliquent au carrefour de la place Adrien Zeller avec une réelle difficulté pour rejoindre la VéloStrass (Boulevard de Dresde et Valentin). Il n’y a pas d’itinéraire vélo le long du chemin du Wacken ni de passerelle.
L’EMS propose deux scénarios pour le réaménagement et saucissone les zones d’interventions.
Remarques générales :
L’EMS, avec ce projet tel que présenté, souhaite que les axes structurants du vélo ne traversent pas le Wacken. Les cyclistes venant de la place de Bordeaux devraient passer par la rue Jean Wenger Valentin pour arriver à Schiltigheim. La partie Wacken serait dédiée à la promenade ou à la desserte locale : c’est un manque d’ambition et une défaite pour le vélo.
Une fois de plus, l’EMS propose un projet où le trajet vélo subit des discontinuités avec de nombreux croisements de flux inutiles, des carrefours compliqués et la création de conflits piétons-cyclistes.
Il est évident que s’il existe un passage, les cyclistes vont l’utiliser pour arriver plus rapidement et éviter l’enfer de la rue Jean Wenger Valentin (avec une piste trop petite et des carrefours dangereux). Les pistes bidirectionnelles proposées sont trop étroites. L’EMS propose au maximum 3 m, le CEREMA demande 3,5m à 4m selon les flux attendus. Rappelons ici qu’on ne refait pas la voirie chaque année et qu’il faut donc dimensionner les infrastructures pour le trafic cycliste que l’on souhaite avoir d’ici 10 ans !
Passerelle
La passerelle « mobilités douces » prévue par l’EMS entre le parc de l’Aar et Archipel 2 créera de nombreux conflits entre piétons et cyclistes. On sait que le premier adjoint de Schiltigheim ne veut pas de vélo dans le Parc de l’Aar : il l’a déjà exprimé. Une fois de plus, un choix politique désastreux est déguisé en argument technique. La passerelle ne fait que 4m de large, ce qui ne permet aucunement d’accommoder les piétons et les cyclistes . Il s’agirait d’un espace où les vélos seront « tolérés » (tout un symbole) : on suppose qu’il en sera de même dans le parc de l’Aar à Schiltigheim et Strasbourg. Il y aura également à l’Est du parc une autre passerelle : ce sera dans les faits un itinéraire vélo qu’il convient de mettre tout de suite à la bonne dimension. Il faut une passerelle bien plus large (3,60m pour les piétons et 3,50m pour les cyclistes). Et éviter les revêtements en bois glissants, qui pourrissent et rendent les passerelles indisponibles régulièrement pour cause de travaux de rénovation interminables.
Chemin Wacken Nord
Les deux options proposées par l’EMS sont génératrices de conflit piéton-cycliste, avec une allée piétonne et des cyclistes « tolérés ». Ici, la logique est la même que pour la passerelle : il faut une séparation des flux piétons et cyclistes. Il y a suffisamment de place.
Chemin Wacken Sud
Le scénario 1 propose que les vélos circulent sur la route empruntée par les voitures. Le scénario 2 propose la création d’une piste cyclable bidirectionnelle de 3 m. Seul le second choix est acceptable mais il faut revoir la largeur de la piste, comme le préconise le CEREMA en fonction des flux. (voir fin de l’article). Il y a suffisamment de place. Il faufrait prévoir ici un sens unique pour la circulation motorisée (mise en place d’une boucle de circulation permettant la desserte locale).
Carrefour – Place A Zeller.
Le scénario 1 propose un parcours alambiqué pour rejoindre l’avenue Schutzenberger, il ne sera jamais respecté et pénalise les cyclistes en leur imposant un détour aberrant. Le scénario 2 propose une traversée directe. C’est la bonne solution. À noter que les deux scénarios font passer la piste entre l’arrêt de tram et la place. Il faut étudier la possibilité de la faire passer plutôt entre le siège de la Région Grand-Est et l’arrêt de Tram pour sécuriser la traversée et éviter (encore) un conflit piétons-cyclistes.
Avenue Schutzenberger
Les scénarios proposent la création d’une piste bidirectionnelle de 3m soit du côté du PMC soit du côté du Square du Tivoli. C’est évidemment du côté PMC que la piste doit passer. Ce choix implique moins de franchissements de rues, et assure la continuité avec la traversée de la place Adrien Zeller pour rejoindre la piste place de Bordeaux.
En conclusion :
- La proposition de l’EMS sur le Wacken est un choix politique qui, en l’état, défavorise les cyclistes. Elle doit être revue et corrigée.
- Il faut créer une piste bidirectionnelle large (4m) sur tout le trajet en minimisant les croisements de flux.
- Les cyclistes vont passer par la passerelle : il faut y prévoir dès maintenant une circulation bidirectionnelle large avec des flux séparés pour éviter les conflits piétons-cyclistes.
- Il faut envisager un scénario faisant passer la piste cyclable entre le siège de la région et l’arrêt de tram.
- Il faut absolument prévoir les continuités vers la passerelle Robertsau et la sortie Schiltigheim.
Ce projet n’est hélas pas à la hauteur des enjeux et reflète le manque de d’ambition de l’EMS pour le vélo. On nous propose des petits bouts et il faudrait faire avec. Le vélo n’est pas qu’un loisir (il peut l’être) mais un moyen de transport du quotidien qui permet de dé-saturer les transports en communs et de décongestionner les villes. Il faut donc le considérer comme tel et créer des trajets sécurisés, directs, confortables et avec le moins de ruptures de charge.
Préconisations du CEREMA pour la création de pistes cyclables.
Il est essentiel de proposer des infrastructures dont la capacité est cohérente avec les ambitions de part modale du territoire concerné.
Les largeurs des pistes cyclables doivent rendre possible :
- le dépassement des cycles, dont les cycles à gros gabarit (vélos cargos, vélos avec remorque, etc.),
- la circulation à deux de front pour générer une convivialité et rendre possible l’accompagnement des enfants,
- l’écoulement du trafic en section courante et l’éventuel stockage des vélos aux intersections.
C’est pourquoi la largeur souhaitable d’une piste cyclable unidirectionnelle est de 2,5 m (2 m minimum). La largeur souhaitable d’une piste bidirectionnelle est de 3,5 m (3m minimum). Si un flux cycliste très important est attendu, il est souhaitable de porter la largeur de piste cyclable bidirectionnelle à 4 m: cette largeur rend possible de circuler à deux de front dans chaque sens.
Bonjour! Merci pour ce résumé qui est effectivement pertinent de la situation… Serait-il également possible de faire remonter à la ville dans le cadre de ce réaménagement la difficulté de la continuité cyclable sur la Vélostras 1 entre Rives de l’Aar et Wacken ? (le long de la Rue Jean Wenger)
Dans ce sens quand on parcoure la piste, il faut traverser en tout 4 fois la route sur 500 mètres, sans continuité claire (surtout au niveau du carrefour du Wacken…), et avec des cycles de feux extrêmement longs pour le passage des cyclistes (notamment celui devant le bâtiment du CIC)
Vous avez raison et d’après nos informations il y aurait un peu plus tard un projet pour cet axe. A suivre et à mettre dans le catalogue des demandes ! N »oubliez pas de participer à l’enquête en ligne !