Résumé des épisodes précédents : La ligne G | Le ring
Episode 3 : Le secteur de l’Université ou le grand art de l’aménagement conflictuel à la strasbourgeoise.
Dans ce quartier animé marqué par la vie étudiante, on pourrait s’attendre à des aménagements piétonniers et cyclistes confortables et séparés. Néanmoins, il en va tout autrement.
Le secteur de l’Université, c’est la zone dans laquelle s’exprime le mieux l’art de l’aménagement cyclable à la strasbourgeoise. Nous avons ici de grands espaces que l’on pourrait partager équitablement entre tous les modes de circulation.
Mais non, l’aménagement fait part belle à la circulation motorisée qui confisque la majeure partie de l’espace. Pendant ce temps, les piéton·ne·s et les cyclistes s’entassent sur de petits espaces partagés et se battent pour les miettes. Preuve en images.
Dans la Rue Vauban et le Boulevard de la Victoire, les cyclistes ont deux alternatives. Ielles peuvent circuler sur la chaussée décorée de pictogrammes ou de bandes cyclables, réalisées à l’aide d’une peinture surpuissante protégeant de facto les cyclistes contre les agressions motorisées.
Parce que la Vélorue – rue dans laquelle les automobilistes doivent théoriquement rester derrière les cyclistes – n’est souvent pas respectée et que les bandes cyclables ne sont pas sécurisantes, lescyclistes préfèrent rouler sur la voie verte.
Cette voie verte est également très prisée des piéton·ne·s et dessert un arrêt de tram. La circulation des modes actifs est dense et la cohabitation difficile.
Toutefois, c’est le choix opéré par la Ville qui a préféré entretenir les conflits piéton·ne·s-cyclistes que de créer des aménagements cyclables en site propre.
À deux pas de l’arrêt Observatoire, sur le Boulevard Leblois très fréquenté par les lycéen·ne·s et étudiant·e·s du lycée Cassin, rebelote !
Piéton·ne·s et cyclistes doivent partager un même espace très étroit, tandis que la chaussée compte trois voies de circulation et deux rangées de stationnement.
Cerise sur le gâteau : bien que cette piste cyclable soit trop étroite et le trottoir trop exigu, l’utilisation de la piste cyclable est obligatoire !
Avenue du Général de Gaulle, c’est la même histoire. Les piéton·ne·s doivent redoubler de vigilance et bien regarder où ils mettent les pieds, puisque la piste cyclable et le trottoir s’inversent au beau milieu de l’avenue.
C’est le comble : les piéton·ne·s ne peuvent pas marcher tranquillement sur leur trottoir !
Comme toujours chez SAV, nous demandons la fin de la construction de pistes cyclables sur les trottoirs : le trottoir aux piéton·ne·s et les cyclistes sur une piste cyclable en site propre.
En sortant du campus, les cyclistes ne disposent d’aucun itinéraire sécurisé pour rejoindre la Krutenau.
Alors que l’on compte deux larges voies de circulation et deux rangées de stationnement, les cyclistes sont obligé·e·s de circuler sur la chaussée.
Puisque la sécurité du cheminement cycliste n’est pas garantie et que la peur et le sentiment d’insécurité sont très présents, les cyclistes ont tendance à rouler sur le trottoir, ce qui gêne les piéton·ne·s.
Malgré l’espace disponible, il n’est pas prévu de réaliser un itinéraire cyclable en site propre pour sécuriser les cyclistes de tous âges qui se déplacent sur cet axe structurant.
Et si, au lieu de lancer des campagnes d’affichage culpabilisantes envers les cyclistes, on leur créerait des aménagements sécurisés en site propre pour mettre fin à ces conflits largement entretenus ?