Strasbourg à vélo lance la semaine des conflits piéton·ne·s-cyclistes. Retrouvez chaque jour le top du top des aménagements cyclables qui entretiennent ces conflits.
Résumé des épisodes précédents : La ligne G | Le ring | Le secteur de l’Université | Les terrasses
Au menu pour cet épisode :
1. Le focus de SAV : Wacken, Quai Ernest Brevin (Vélostras A)
2. Le top des conflits piéton·ne·s-cyclistes des lecteur·rice·s de SAV
3. Zoom sur deux tronçons que vous avez jugés problématiques : Route de Schirmeck (Montagne Verte) et Rue des Frères Eberts (Meinau)
Le focus de SAV : Wacken, Quai Ernest Brevin (Vélostras A)
Entre l’arrêt Droits de l’Homme et la piscine du Wacken, l’axe cyclable amène à de nombreuses reprises sur des zones où plus rien n’est défini.
Si les personnes utilisant cet axe sont souvent conscientes de cette difficulté, à l’approche de l’été les touristes le sont moins, d’autant que de par la véloroute 52 vers Saverne et la vue photogénique sur le Parlement Européen, la fréquentation cycliste comme piétonne est grande et toute inattention devient vite conflictuelle.
De chaque côté de l’arrêt de tram Droits de l’Homme, en raison de l’absence de marquage au sol, les piétons ont du mal à comprendre les intentions et la destination des cyclistes, et les espaces sont trop contraints de chaque côté de l’arrêt pour se croiser sans se gêner mutuellement.
C’est particulièrement le cas du côté du pont Zapfel : la Vélostras A se retrouve au milieu d’un espace fortement fréquenté par des piéton·ne·s qu’elle doit couper en deux chemins, et la voie majeure pour rejoindre le quartier des XV est un étroit passage bidirectionnel où transitent les piéton·ne·s qui ne cherchent pas à prendre le tram.
Trois cents mètres plus au nord, la piste cyclable se rapproche du canal pour passer en dessous des ponts du Wacken et de Joseph Bech.
Ici aussi, aucune signalisation au sol n’indique qu’un très grand nombre de cyclistes va couper le cheminement piétons juste devant eux.
De plus, avec le dénivelé et la végétation, les cyclistes qui remontent du canal sont très peu visibles (comme sur la photo de droite où deux cyclistes commencent à apparaître).
L’escalier présent à proximité du pont Joseph Bech est d’ailleurs dangereux.
Une personne qui viendrait à descendre cet escalier se retrouverait immédiatement sur la piste et une personne circulant à vélo, à droite, serait la première à la croiser alors que la visibilité est extrêmement réduite. Ici encore, un simple marquage au sol permettrait d’éviter un futur problème.
Car ici comme souvent, rien n’indique qu’il s’agit d’un usage mixte : les cyclistes ont un marquage exclusivement piste cyclable alors que les piétons sont invités à descendre via l’escalier.
Dès lors, chacun pense être seul légitime à emprunter cet axe, ce qui génère conflits et frustration.
Il est urgent de clarifier les usages afin de faciliter la cohabitation !
En utilisant les anciennes pistes cyclables Quai Ernest Bevin sans en restaurer les marquages et sans séparer le flux piétons du flux cycliste, on crée l’incompréhension des différents acteur·ice·s. Il ne suffirait que de quelques indications afin de rendre plus visibles les cheminements de chaque mobilité et ainsi éviter toute confusion et risque de conflit.
La situation actuelle nuit à la sécurité piétonne et à la qualité de l’axe cyclable alors que le réseau Vélostras cherche, d’après ce qu’on peut lire sur la page qui lui est consacrée, l’amélioration de la cohabitation entre piéton·ne·s et cyclistes sur le réseau.
Rappelons que l’un des engagements du réseau vélostras, le réseau cyclable à haut niveau de service, est de “garantir une vitesse moyenne de 20 km/h” (source : site EMS).
Difficile d’imaginer cela en toute sécurité sur ce tronçon hautement conflictuel ! Il est temps d’agir.
Le top des conflits piéton·ne·s-cyclistes des lecteur·rice·s de SAV
Lors du lancement de notre semaine dédiée aux conflits piéton·ne·s-cyclistes, vous nous avez fait part des endroits de Strasbourg disposant d’un (non)-aménagement propice aux conflits piéton·ne·s-cyclistes.
Qui de mieux placé·e pour parler de ces conflits que les personnes qui les vivent au quotidien sur leur trajets domicile-travail, leur trajets domicile-école ou leurs trajets loisir ?
Un grand merci à vous pour votre participation active !
Voici les zones qui, à vos yeux, sont des endroits évidents quand on parle de conflits piéton·ne·s-cyclistes à Strasbourg :
- Rue des Grandes Arcades
- Route de Schirmeck
- Boulevard du Président Wilson
- Quai des Bateliers
- Route de Schirmeck
- Route du Polygone (direction Kibitzenau)
- Avenue du Rhône, vers l’Avenue de Colmar, au niveau de l’abribus
- Rue des Frères Eberts
- Rue de la Canardière
- Rue du Landsberg
Zoom sur deux tronçons que vous avez jugés problématiques : Route de Schirmeck (Montagne Verte) et Rue des Frères Eberts (Meinau)
À l’occasion de cet article dédié aux conflits entre modes actifs à l’extérieur du centre-ville, nous avons décidé de nous concentrer sur deux quartiers qui font l’objet d’un désintérêt notable lorsqu’on parle de cheminements piétons et cyclables.
Pourtant, des milliers de personnes s’y déplacent à pied et à vélo chaque jour malgré les aménagements piétons et cyclables défaillants et inconfortables.
La Meinau est située à une dizaine de minutes du centre-ville. Néanmoins, les projecteurs ne se dirigent pas vers elle quand on parle d’aménagements cyclables et de confort marchable. Pourtant, il y a un tas de choses à en dire !
L’Avenue de Colmar et ses trottoirs souvent trop étroits, la rue de la Canardière et les stationnements sauvages qui empêchent les piéton·ne·s de marcher sur le trottoir, sans compter la Route de la Meinau, axe structurant totalement dénué d’aménagements cyclables et doté de trottoirs bien peu généreux.
Aujourd’hui, nous dirigeons le projecteur vers la rue des Frères Eberts, axe structurant qui permet de rejoindre la Meinau depuis Illkirch via le canal ou depuis le centre-ville et la gare via le Quai Jean-Pierre Mayno. La rue des Frères Eberts, c’est le cauchemar des modes actifs.
Tandis que les piéton·ne·s cheminent sur des trottoirs bien trop étroits souvent jalonnés de voitures sauvagement stationnées, la piste cyclable coupe leur itinéraire naturel en les faisant zigzaguer de part et d’autre de celui-ci.
Les trottoirs étant quotidiennement occupés par des voitures indûment stationnées, il n’est pas rare que les piéton·ne·s doivent se déporter sur la bande cyclable afin de pouvoir continuer leur chemin en se mettant en danger en raison de la vitesse souvent trop excessive des automobilistes.
Dans cette rue, c’est avec de grandes difficultés que les familles circulent à pied, alors qu’il devrait être naturel et sûr d’aller faire ses courses à pied avec ses enfants depuis l’Avenue de Colmar.
Direction la Montagne Verte et sa fameuse Route de Schirmeck, un axe présentant toutes les caractéristiques de la non-cyclabilité et de la non-marchabilité : surcharge de circulation, vitesse excessive, nuisances sonores omniprésentes et… des cheminements cyclables et piétons de dernière catégorie !
La route de Schirmeck, c’est comme une aventure, l’enthousiasme en moins, le danger en plus. C’est pourtant un axe structurant pour les piéton·ne·s et cyclistes du quartier et des quartiers alentours, notamment Koenigshoffen.
Tandis que les cyclistes naviguent tantôt sur une bande cyclable sur la chaussée, tantôt sans aucun aménagement, ielles finissent par retrouver les fameuses pistes cyclables à la strasbourgeoise : sur les trottoirs !
Ici encore, toutes les caractéristiques sont réunies : piste cyclable sur le trottoir, inversement soudain de la piste et du trottoir, cheminement non naturel, mauvais traitement des cheminements aux arrêts de bus et… stationnement sauvage ! Autant d’obstacles à des déplacements sécurisés et sereins pour les modes actifs.
Les conflits entre piéton·ne·s et cyclistes sont quotidiens et trouvent leur source dans cet aménagement non linéaire et inconfortable qui laisse la part belle aux stationnements illicites renforçant les conflits entre les modes actifs.
À quand de l’ambition pour la route de Schirmeck ?
Ajoutons le grand vide de la place de l’Université. Venant de la rue Goethe, comment rejoindre les pistes cyclables (sur trottoirs heureusement peu fréquentés) du pont Saint-Paul ?
Si vous n’êtes pas familiers du secteur, je vous laisse le plaisir de la découverte !
Le problème de la Place de l’université est le même d’où que l’on vienne car on peut aussi rencontrer le problème dans l’autre sens (pont Saint-Paul vers rue Goethe ou rue de l’université), de la rue de l’université pour rejoindre le pont Saint-Paul (sans compter le cheminement risqué pour atteindre le sas vélo entre les deux files voitures…)…et je ne parle pas des conflits avec les piétons sur ces zones…
À quand un croisement